Une amie d’un membre de l’équipe «touspourchacune.com» parlait à sa nièce et à sa fille de leur grand-père, médecin anesthésiste décédé depuis une dizaine d’années. Elle leur racontait comment elle l’avait détesté pendant plusieurs années car il n’avait pas voulu qu’elle devienne infirmière. Elle pensait qu’il était orgueilleux, qu’il la sous-estimait. Puis, elle est tombée sur un article sur les agressions diverses que subissent le corps médical féminin de leurs supérieurs masculins, et tout s’est éclairé d’un seul coup pour elle. Même si elle a pardonné à son père depuis longtemps, elle prit conscience que comme il la connaissait très bien, il savait qu’elle ne se serait pas laissée faire, surtout dans un pays comme la France qui est supposé défendre les droits de tous.

Il ne pouvait pas lui dire que beaucoup trop de médecins ou de chefs de service abusaient de leur position pour obtenir des faveurs auprès du corps médical féminin. Et connaissant son caractère pro-féministe de l’époque, elle se serait épuisée pour un combat inutile sans issue. On pourrait croire que c’était avant et que les choses avaient changées, mais quand on lit l’article sur l’arrestation récente d’un chef de service et d’un médecin (lien), on réalise juste que c’était pire avant. Avec les réseaux sociaux, l’information circule mieux, c’est tout.
À chaque fois, c’est la même chose, tout le monde sait, mais on ne dit et ne fait rien. Pire, on met la pression sur les personnes concernées ou sur les témoins, qui sont intimidés. Toujours dans le même article, on peut lire ceci
«Trois femmes dénonçaient également avoir subi, de la part d’une cadre de santé, des menaces ou des actes d’intimidation en lien avec les dénonciations tandis que d’autres dénonçaient des pressions d’une autre cadre de santé, elle-même mise en cause dans des faits de harcèlement moral au travail »
Que dire quand la femme est un loup pour la femme.

Même si cela prendra du temps, il faudra bien que des gens rendent compte un jour, de comment certaines personnes ont pu agir en toute impunité pour de faits aussi graves. En plus de rendre justice aux victimes, il faudrait se donner les moyens pour que cela ne se reproduise plus. Il faudrait au minimum deux choses, premièrement, mieux prendre en compte les plaintes des victimes et deuxièmement des sanctions plus lourdes pour les agresseurs et pour ceux qui les soutiennent.

C’est que nous souhaitons pour tous les pays, pour l’Inde, avec l’histoire récente de l’étudiante en médecine, interne, violée, mutilée sur son lieu de travail, le lien. En plus de la justice, il faut mettre en place tout un cadre pour ne pas décourager les vocations et permettre à celles qui veulent, de devenir médecin
dans des bonnes conditions.
Le principe du consentement est un réel défi dans vie de tous les jours et dans le milieu professionnel pour les femmes et certains hommes et cela ne date pas d’hier. Dans le milieu artistique, Bien avant la venue du cinéma, avant Harvey Weinstein, Depardieu, pour n’en citer que quelques-uns (lien)une jeune peintre a essayé de confondre son violeur, et le seul moyen qu’elle a trouvé, c’est d’en faire une toile. C’est ainsi qu’Artemisia Gentileschi, une peintre italienne du dix-septièmes siècles, peint « Judith et Holopherne (1612) », deux femmes qui tentent de décapiter un homme. On dit d’elle qu’elle est devenue une peintre féministe suite à cela.

Personne ne souhaite revivre le cas d’Aileen Wuornos, La première tueuse en série américaine. Confrontée très tôt à des agressions sexuelles, elle a quitté jeune son domicile et pour survivre, elle est devenue une prostituée. Puis elle a voulu se faire justice elle-même, elle alors devenue une meurtrière. Personne n’est sorti gagnant de cette histoire, ni les victimes, ni la justice et encore moins l’humanité. Alors respectons au mieux le principe de consentement, en privé, dans la sphère professionnelle, pour le bien de tous.
